Témoin d’une histoire
Une très ancienne tradition de dévotion à Marie
La « côte sainte Catherine », colline qui surplombe l’est de Rouen, est depuis plus de dix siècles, un lieu de pèlerinage. A côté de l’oratoire dédié à saint Michel et de l’abbaye placée sous le vocable de sainte Catherine, il y avait au XI° siècle, dans le hameau appelé Blosville, une chapelle dédiée à la Vierge, que de nombreux pèlerins venaient honorer sous le nom de Notre-Dame de bon secours. Devenue trop petite, elle devint église paroissiale en 1332.
Détruite pendant les guerres de religion, reconstruite, remaniée, elle traversa les siècles, accueillant toujours plus de pèlerins (on mentionne en 1552 un pèlerinage de 50000 personnes!) auprès de la statue réalisée par un anonyme au seizième siècle : une Vierge et son enfant, qui par leurs bras ouverts et leurs sourires, invitent à la confiance.
La Révolution mit une fin provisoire à son rayonnement.
La basilique
Documentaire « La Basilique Notre Dame de Bonsecours » par Emmanuelle Delahaye. (26mn.)
N’oubliez pas le guide ! en plus bref Et pour sourire !
On rendit l’église au culte au début du 19° siècle. Lorsqu’en 1838, l’abbé Godefroy (portrait de l’abbé) fut nommé curé de Blosseville-Bonsecours, il trouva un édifice complétement délabré, mais la statue vénérée était toujours là. Il envisagea immédiatement de construire une nouvelle église. Tenté un temps par le style grec, il se laissa convaincre de construire « une belle église gothique », selon les mots de l’abbé Robert, spécialiste des églises à construire dans le diocèse et devint un admirateur du style néo-gothique, dont le plus bel exemple était pour lui la Sainte Chapelle. Ni les difficultés administratives ni les problèmes financiers ne l’arrêtèrent : il comptait, disait-il, sur la Sainte Vierge. Pendant que l’architecte Barthélémy étudiait et présentait un projet, l’abbé Godefroy sonnait à toutes les portes et parcourait même toute l’Europe à la recherche de financements.
Vous découvrirez, en cliquant sur le logo, une fiction à la fois ludique et intéressante sur la construction de la basilique, produite par la Métropole.
La première pierre fut posée le 4 mai 1840 et la première messe célébrée le 15 août 1842.
La statue restaurée prit place dans la chapelle près du chœur et les pèlerinages reprirent comme le montrent les nombreux ex-voto qui couvrent les murs et le sol.
La renommée grandit encore lorsque le pape Pie IX donna à la statue de la Vierge le privilège du couronnement en 1870 (photo de la Vierge couronnée) et lorsque l’édifice reçut le titre de basilique en 1919. Il est depuis 2004 classé monument historique.
Un patrimoine artistique
Une église entièrement peinte
En entrant dans la basilique, on est surpris de découvrir une église entièrement peinte. L’abbé Godefroy a désiré imiter la décoration de la Sainte-Chapelle de Paris. Les couleurs se sont ternies mais une petite surface a été nettoyée au-dessus du choeur, ce qui permet d’imaginer son état d’origine. (Photo d’une litanie avec légende)
L’abbé Godefroy a fait appel à l’architecte Barthélémy et à des artistes de renom.
Les stalles, le buffet d’orgue, la chaire et les confessionnaux sont des œuvres de premier ordre réalisées entre 1860 et 1875 par les menuisiers Leroy et Kreyen et sculptées par les Fulconi, père et fils.
Le maître-autel a été réalisé par les Fulconi en métal ciselé et doré.
Le baptistère, sculpté par Bonnet, est surmonté d’un couvercle en cuivre repoussé de F. Marrou.
L’orgue, inauguré en 1857, est le premier instrument construit en Normandie par Cavaillé-Coll. Il a subi ensuite quelques modifications, dont l’ajout de claviers, a été restauré et classé monument historique en 1987.
Les vitraux sont remarquables par leur variété et la richesse de leurs coloris. On admirera la luminosité des cinq grandes fenêtres dessinées par Gsell pour le chœur (photos et lien site B.W.)